Société

Justice : Nourredin Bongo Valentin rompt le silence et conteste sa condamnation

Condamné le 12 novembre 2025 par la Cour criminelle spécialisée à 20 ans de réclusion criminelle pour des infractions économiques et financières, Nourredin Bongo Valentin est sorti de sa réserve dans un entretien exclusif accordé au média Info241. L’ancien Coordonnateur général des affaires présidentielles affirme n’avoir « jamais détourné un franc » et dénonce un procès « illégal, expéditif et politiquement orienté ». Il assure vouloir « se battre pour prouver son innocence ».

Selon lui, les 625 jours passés en détention, notamment « dans un sous-sol de la présidence de la République », auraient été marqués par des conditions inhumaines et des violations graves de procédure. Il soutient que le verdict rendu n’aurait « aucune valeur juridique », faute de preuves matérielles, accusant l’appareil judiciaire d’avoir construit l’affaire sur « des témoignages extorqués sous la torture ».

Accusations d’irrégularités et pressions sur la famille Bongo

Nourredin Bongo Valentin pointe également des vices de procédure dans sa convocation et celle de sa mère, Sylvia Bongo Ondimba. Il affirme que le pourvoi en cassation introduit par sa défense a été ignoré et évoque des vidéos clandestines montrant, selon lui, des magistrats recevant des consignes directes du président Brice Clotaire Oligui Nguéma.

Il revient aussi sur la séquence de son arrestation, dans la nuit du 29 au 30 août 2023, où il apparaît face à des valises remplies de billets. Une scène qu’il qualifie de « mise en scène grotesque », insistant sur le fait que ces fonds ne lui appartenaient pas. Il ajoute que des « menaces de viol » auraient été proférées envers sa femme pour le contraindre à coopérer.

Allégations de tortures, spoliations et dégradations

Dans cet entretien à Info241, l’aîné de l’ancien couple présidentiel accuse les autorités de l’avoir soumis à des tortures répétées entre novembre 2023 et janvier 2024, et d’avoir exercé une pression constante sur lui et sa famille. Il affirme avoir été forcé de vider ses comptes bancaires, céder des biens, signer des ordres de virement en blanc et que plusieurs propriétés familiales auraient été saisies ou détruites.

Il évoque également les violences que sa mère aurait subies, allant jusqu’à une tentative de suicide en mai 2025. Selon lui, sa libération n’aurait été possible qu’après « une mobilisation d’avocats à Londres, l’onde de choc médiatique internationale et l’intervention de plusieurs dirigeants africains », citant notamment le rôle du président angolais João Lourenço. Avant leur départ, il aurait été contraint, dit-il, d’enregistrer une vidéo promettant de ne pas parler des tortures.

Exil, procédures internationales et rupture avec le GabonNourredin Bongo affirme désormais engager des procédures devant des juridictions internationales. Il exclut tout retour au Gabon, estimant que sa vie y serait « en danger », et rejette toute ambition politique. Il dit espérer néanmoins que le Gabon retrouve « prospérité, justice et respect des droits humains ».

La réponse d’Oligui Nguéma devant Macron

Alors que Nourredin livre sa version depuis l’étranger, le président Brice Clotaire Oligui Nguéma, face à Emmanuel Macron en visite d’État à Libreville, a de nouveau mis en cause la gestion financière de la famille Bongo. Il a affirmé avoir hérité d’une « dette abyssale » résultant d’une administration « irresponsable et opaque », imputant la responsabilité à Ali Bongo Ondimba, à Sylvia et à leur fils Noureddin, aujourd’hui installés à Londres et absents devant la justice gabonaise.

« Nous comptons sur la coopération judiciaire entre nos deux États pour que les décisions de justice soient exécutées et que les avoirs détournés soient restitués au peuple gabonais », a déclaré le chef de l’État gabonais, réitérant son appel à un soutien accru de Paris dans les dossiers de recouvrement et d’entraide judiciaire.

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